La méthode Audio - Psycho - Phonologie
Qu’est-ce que l’Audio-Psycho-Phonologie ?
L’Audio-Psycho-Phonologie (A.P.P) est une méthode qui stimule le système neuro-végétatif par l’intermédiaire de l’oreille. Celle-ci est le réceptacle du monde extérieur qu’elle véhicule vers l’intérieur.
L’objectif est d’harmoniser les deux milieux, interne et externe, au service de la communication verbale et de l’organisation corporelle et psychique.
L’A.P.P. est mise au point par A. TOMATIS, spécialiste des troubles de l’audition et du langage. Elle naît en 1947 à partir de plusieurs disciplines : l’audiologie, la phonologie et la psychologie.
Cette méthode s’inscrit dans le cadre des Sciences Humaines et concerne tout spécialement les processus d’intégration du langage à partir des relations qui existent entre audition et phonation.
Les rapports audition / phonation ont été identifiés sous le nom « EFFET TOMATIS » et ont fait l’objet de plusieurs communications à l’académie des sciences et l’académie de Médecine de Paris (de 1957 à 1960).
Il est stipulé que toute modification du schéma auditif entraîne obligatoirement une modification du geste vocal. Ainsi, la lenteur d’interprétation du son par l’oreille génère une lenteur de restitution dans la voix (spectrogramme).
La méthode A.P.P. va donc bien au-delà de la stimulation auditive car elle transforme durablement la motricité, l’organisation temporo-spatiale, les capacités cognitives, le comportement et le psychisme.

Les lois du Docteur TOMATIS
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Alfred TOMATIS en déduit une première loi :
« La voix reproduit les sons que l’oreille entend »
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Sa deuxième loi découle de la première lorsqu’il objective qu’
« en faisant entendre les sons pauvrement reçus par l’oreille,
la voix se charge à nouveau de ces sons. »
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La troisième loi définit
« la nécessité d’impacter le cerveau en lui donnant à entendre
de façon soutenue et répétée les sons, afin de stabiliser et fixer les résultats »
Qui est Alfred TOMATIS ?

Le professeur Alfred TOMATIS est un médecin ORL français né en 1920, décédé en 2001. Ses travaux portent sur l’oreille. Il est connu pour des lois regroupées sous le nom d’EFFET TOMATIS.
Il s’attache dans un premier temps aux troubles organiques de l’oreille (surdité et traumatismes sonores) et objective leur lien avec la communication. L’ensemble de son travail a pour but de restaurer et potentialiser les capacités du cerveau. Il invente les instruments indispensables à la stimulation neuro-sensorielle de façon à rééduquer les dysfonctionnements perceptifs observés.
Les résultats obtenus dépassèrent ceux attendus. Il y démontra le lien étroit entre : l’oreille, la voix, le langage, le corps, le développement psychologique.

Fonctionnement de l'oreille
L’Humain appréhende le monde extérieur par trois biais : l’œil, la peau, l’oreille.
L’oreille participe pour 90% à l’intégration du message corporel. Son action va porter sur trois fonctions :
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L'équilibre par l’intermédiaire du vestibule qui organise la verticalité, la perception du corps dans l’espace (y compris la composante rythmique du mouvement).
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L'audition par l’intermédiaire de la cochlée qui distribue les sons au système nerveux central et permet la discrimination, la spatialisation et la latéralisation des sons.
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La recharge corticale en passant par le cerveau qui redistribue cette énergie à l’ensemble de notre corps.
Le professeur TOMATIS comparait notre oreille à une dynamo qui « transforme les stimulations en énergie neurologique ».


1. Partie osseuse
2. Pavillon
3. Conduit auditif
4. Tympan
5. Marteau
6. Enclume
7. Etrier
8. Trompe d’eustache
9. Cochlée
10. Nerf auditif
Le rôle de la voix maternelle
La relation mère/enfant s’établit dès la conception, par l’étroit lien qui existe entre ces deux êtres.
A 6 mois de grossesse, le nerf auditif (vestibulo-cochléaire) est à maturité. La mère se révèle au fœtus par l’ensemble de ses bruits organiques, viscéraux et surtout sa voix. Il existe alors un contact sonore permanent avec la mère dont le fœtus tire toute la substance affective, il en est imbibé.
Il s’agit bien de la première communication audio-vocale où l’embryon, quand tout se passe bien, puise un sentiment de sécurité qui aide à son épanouissement.
La communication n’est alors que le DESIR de ne pas rompre (et éventuellement renouer) une relation acoustique aussi satisfaisante avec autrui.
Mais, si le fœtus entend, le milieu liquidien dans lequel il évolue modifie et filtre les sons.
Il ne perçoit que les aigus (au-delà de 6 000 hz), son système acoustique s’adaptant au milieu liquidien dans lequel il est plongé.
En utilisant la voix maternelle, nous permettons la recharge corticale, la restauration de la confiance en soi indispensable au désir de communication, à l’ouverture au monde et aux autres.
Il convient ici de préciser qu’en cas d’impossibilité d’enregistrement de la voix maternelle, nous utilisons la musique de Mozart que nous filtrons dans les mêmes valeurs que celles in utero, c’est-à-dire, au-delà de 6 000 hz.


La programmation des matériaux sonores
Le programme est lui-même établi suivant les normes de la discipline audio-psycho-phonologique. Il a pour but de faire parcourir au patient le chemin sonique idéal qu’il aurait dû suivre depuis sa conception, puisque c’est de lui que dépend la qualité de son écoute et, par conséquent, de ses facultés d’expression écrite et orale.
De la communication charnelle du fœtus avec l’utérus maternel aux échanges verbaux les plus féconds, la piste est longue et semée d’embuches, car à chaque période d’évolution, la relation du sujet avec l’environnement peut être troublée ou même carrément coupée.
La méthode consiste, en prenant appui sur le fait qu’il existe déjà une communication entre le fœtus et la mère, à susciter chez le sujet le désir que cette communication se prolonge après la naissance avec la mère d’abord puis avec le père et enfin avec la société toute entière.
L’expérience a permis de constater que les thèmes musicaux ont autant d’efficacité qu’ils sont riches en aigus et se rapprochent des rythmes mozartiens ou les chants grégoriens.
Après un certain nombre de séances de sons filtrés, on effectue « l’accouchement sonique » c’est-à-dire que le sujet passe d’une audition en milieu aquatique en milieu aérien. A cet effet, au cours d’une séance, le filtrage peut passer de 8000 Hz à 100 Hz. Les répercussions de cette phase sont généralement profondes. Elle donne au sujet la possibilité de vivre un moment crucial de son existence au cours duquel il aurait dû naître véritablement au monde.
Commence alors la phase active où le sujet se prépare à rencontrer « l’autre » (l’univers social). On y pose les premières structures du langage.
Puis le sujet est amené à se rencontrer lui-même, c’est-à-dire à s’accepter. Le matériau sonore l’aide alors à épanouir son langage, ses auto contrôles sont renforcés et garantissent une bonne adaptation à ses propres réalités et aux conditions d’existence imposées par l’environnement


La naissance
Avant la naissance, les trois parties de l’oreille (externe moyenne et interne) sont acoustiquement adaptées aux mêmes fréquences. Ce sont pratiquement celles de l’eau et celles-ci siègent au de la de 8000Hz.
A la naissance, on assiste à un véritable accouchement sonique. Les deux premières étapes de l’oreille du nourrisson vont devoir s’adapter aux impédances de l’air environnant, tandis que l’oreille interne garde son milieu liquidien. Les premiers jours après la naissance laissent cependant l’enfant dans un état de transition sur le plan de la vie sonique. En effet, l’oreille moyenne, et en particulier la trompe d’Eustache, garde pendant dix jours du liquide amniotique, si bien qu'elle reste accordée au milieu liquidien.
Après le dixième jour, tout s’éteint car la trompe d’Eustache se vide de sa substance liquidienne et le nourrisson perd sa perception des aigus qu’il n'entend presque plus. Il va devoir pendant de semaines, au cours d’un long apprentissage, chercher à augmenter le pouvoir d’accommodation de son oreille en travaillant la tension tympanique afin de retrouver peu à peu, à travers l'air environnant, le contact qu’il avait jadis avec cette voix qui le berçait au fond de son univers utérin.
A.TOMATIS, mis en présence de troubles psychologiques dont l’origine siège incontestablement au niveau des premières étapes de la vie des individus (période intra utérine, accouchement, premières relations avec la mère) eut alors l’idée de faire revivre soniquement cette période au sujet atteint. Il obtient, par de simples informations acoustiques, des réactions psychologiques profondes extrêmement intenses et l’arrêt de certains symptômes.
Par le son, il devient alors possible de faire revire l’accouchement, avec tout l’aspect conditionnant que peut contenir une telle expérience et potentialiser le désir de communiquer avec l’environnement. Il s’agit en quelque sorte d’une « remise à zéro » de l’individu, suivie d’une reconstruction de sa personnalité profonde mais cette fois effectuée en toute conscience.
Dans ce processus, l’immense avantage du cheminement sonique est que le nerf auditif va atteindre directement la corticalité sans passer par la partie centrale du thalamus : centre sensitif du cerveau primitif.
C’est une masse nerveuse centrale sous corticale qui agit comme une sorte de filtre ou les sensations diverses se trouvent coordonnées, interprétées et appréciées avant d’être transmises à la conscience (cortex), alors que les informations sensitives passent par ce canal.
Si le thalamus a une résistance ou une « viscosité » trop grande, bloquée par une affectivité perturbée (traumatismes), l’information qui franchit cette région va chaque fois réveiller par pulsion le ou les traumatismes initiaux.
En attaquent directement le cortex par la voix auditive, celui-ci peut en quelque sorte contre réagir sur le thalamus et augmenter son champ conscient. Dans ces conditions, le sujet peut se prendre en charge, il se guérit par sa propre action en sortant de sa somatisation pour entrer dans un vrai dialogue avec lui-même.


La recharge corticale
Le comportement du nourrisson peut aussi mettre en évidence une fonction essentielle de l’oreille largement utilisée par le training audio-psycho-phonologique.
Avant le dixième jour, le petit enfant est tonique et très dynamique. Mais, suite à la vidange de son oreille moyenne, il entre dans une phase nettement plus calme puisqu’il perd ainsi son pouvoir de capter les sons de fréquences élevées. Car, avant d’être un organe destiné à entendre, l’oreille a pour fonction la recharge du cortex en potentiel électrique.
D’une part, elle verticalise l’être en assurant ainsi son propre rendement énergétique et d’autre part, le son reçu est transformé en influx nerveux au niveau des cellules ciliées (cellules de Corti) de l’appareil vestibulo-cochléaire. La charge énergétique de ces influx nerveux parvient ainsi au cortex qui la répartit ensuite dans tout le corps en vue d’une tonification et d’une dynamisation de l’être.
Les sons ne sont pas tous aptes à provoquer cet effet. Sur la membrane basilaire, les cellules de Corti sont beaucoup plus denses dans la parties réservée aux fréquences aigues que dans celles qui distribuent les sons graves, si bien que la transmission au cortex de l’énergie captée est beaucoup plus intense lorsqu’elle provient de la zone des aigus que lorsqu’elle émane de la plage réservée aux graves.
A. TOMATIS appelait d’ailleurs les sons riches en harmoniques élevées les « sons de charge » par opposition aux sons graves ou de « décharge » qui n’apportent pas assez d’énergie au cortex et finissent même à épuiser l’individu. Ils entrainent des réponses motrices corporelles par leur action vestibulaire (canaux semi-circulaires, utricule) qui elles-mêmes absorbent plus d’énergie que le labyrinthe n’en fournit.
L’oreille est donc la source de notre vitalité et de notre dynamisme puisqu’elle contribue à l’éveil de notre machinerie cérébrale. C’est en définitive elle qui nous donne la force de surmonter les agressions, la résistance à l’effort et l’énergie qui gomme la fatigue.
Par son fonctionnement harmonieux, elle motive et propulse l’individu dans une dynamique de vie où il lui devient aisé de se prendre en charge et d’atteindre une réelle autonomie, de manifester une volonté inébranlable, un grand sens des responsabilités, un vif esprit de décision et une joie sous- jacente constante.
La simple observation d’un dépressif (dont les batteries sont à plat sans possibilité de recharge) est la meilleure illustration négative de ce tableau. Le training audio-psycho-phonologique va lui réapprendre à tendre correctement ses membranes tympaniques afin d’être à nouveau capable de recevoir les sons de haute fréquence. En outre cet apprentissage a une conséquence directe sur la vie de nos organes.


L'oreille droite directrice et la latéralité
« Il faut être droitier jusqu’à la gauche » aimait à répéter A.TOMATIS.
Car l’intérêt d’un individu, dans le combat qu’il mène pour son adaptation au monde, c’est d’être droitier, non seulement de la main et du pied mais de l’audition de la parole et de la pensée.
L’observation attentive des courbes auditives d’un chanteur montre que le contrôle qu’il exerce sur sa voix par ses oreilles n’est pas de même qualité à droite qu’à gauche. Par un éblouissement sonore, ou bien en injectant du bruit, il est aisé de faire perdre le contrôle de son audition gauche à un chanteur en activité. L’observateur constate alors qu’il chante aussi bien et même mieux qu’avant !
Par contre, si l’oreille droite est supprimée, le sujet éprouve immédiatement de grandes difficultés pour maitriser sa voix. A.TOMATIS eut l’occasion de répéter cette expérience avec des instrumentalistes et des comédiens. Elle s’est vérifiée chaque fois.
Manifestement, il existe donc une oreille directrice qui est toujours la droite.
Et, si les deux oreilles servent à localiser les sons puisque la bilatéralité auditive favorise l’angulation, il semble bien que l’on puisse accéder à la maitrise profonde de langage qu’en choisissant l’oreille droite comme antenne de captation de la coulée verbale. L’oreille gauche donne un panorama global de l’environnement sonore, la droite peut viser un son plus précis et analyser finement.
Pourquoi cette asymétrie ?
Parce que les impulsions qui partent de cerveau ne peuvent se répercuter pour la production d’un son qu’au niveau du larynx, dont l’être humain a fait son instrument de communication privilégié. Or, à ce niveau il y a asymétrie.
L’hémi-larynx droit bénéficie d’un nerf récurent moteur (il s’agit d’une branche du pneumogastrique) beaucoup plus court que son collatéral. Le récurrent droit se dirige vers la paroi droite du larynx après avoir croisé par le bas l’artère sous- clavière droite tandis que le récurrent gauche plonge dans le thorax et forme une anse au-dessous de l’aorte avant de rejoindre le côté latéral gauche du larynx.
Par conséquent, le temps des impulsions neuroniques est différent, dans le circuit d’autocontrôle qui relie le larynx à l’oreille, l’oreille droite est donc la plus proche des organes phonatoires et de l’information que la gauche.
Classiquement, le corps humain est « coupé » en deux avec, un côté droit dominant, servi par un cerveau gauche considéré comme majeur sans que l’on se rende bien compte quel côté droit ne peut rien faire sans le gauche.
Les deux cotés sont inter utiles et l’équilibre idéal, pour un être humain c’est l’harmonisation fonctionnelle de la droite et de la gauche.
C’est à tort que l’on croit que toutes les fibres nerveuses sont croisées, que le rapport gauche/droite ou droite/gauche est le seul possible. Ainsi, au niveau de l’oreille « primaire » (les deux utricules et les canaux semi circulaires) les faisceaux ne sont pas croisés du tout : le côté droit innerve le côté droit et la moelle épinière par exemple.
Ce n’est qu’ensuite que les deux nerfs primitifs vont donner des faisceaux croisés. En fait, il y a 3/5 seulement des faisceaux nerveux qui sont croisés et 2/5 qui sont directs. Il n’y a donc pas d’hémisphère cérébral majeur et chacun d’entre eux a sa propre activité : le cerveau droit a une fonction de contrôle et d’intégration, le gauche est plutôt l’exécutant.
De ce fait, contrairement à ce que l’on affirme généralement, la motricité est essentiellement régie par le cerveau gauche (même si c’est le bras gauche que l’on bouge), en revanche, le cerveau droit exerce son contrôle aussi bien sur la droite que sur la gauche.
Mais pour cela, il faut que l’oreille droite reçoive l’information car si elle est reçue par l’oreille gauche, c’est le cerveau droit qui doit se charger de l’exécution et, ce faisant, il ne peut plus exercer convenablement sa fonction de contrôle.
Il est évident qu’un grand nombre de sujets parviennent à s’adapter à une mauvaise latéralisation voire même à faire preuve de beaucoup de brillant dans leurs activité intellectuelles ou autres mais cela leur coute un effort certain et, aussi bien puissent ils s’en sortir ils seraient beaucoup plus maitre de leurs moyens s’ils entendaient de l’autre côté.
Ainsi, dans le training, on latéralise progressivement et systématiquement à droite et l’on constate presque toujours qu’en faisant passer un sujet de l’écoute gauche à l’écoute droite, il améliore beaucoup son rendement cérébral car chaque hémisphère est replacé dans son rôle propre et c’est alors qu’on obtient l’intégration des latéralités sensori-motrice et audio-phonatoire. C’est la structure interne de l’être qui s’harmonise.
Mais cette latéralité dépend d’un choix.
Pourquoi certains sujet choisissent ils justement le circuit d’autocontrôle le plus favorable ?
Il faut préciser que ce choix est inconscient et se trouve lié à l’élaboration du langage du sujet.
Schématiquement l’enfant communique déjà avec sa mère :à ce stade du bégaillage il n’y a pas encore de véritable différenciation des oreilles pour la simple raison que le nourrisson n’a pas encore besoin de tendre l’oreille pour viser les sons de façon précise. La syllabe est donc répétée deux fois (ma-ma/ pa-pa/ etc..) puisque chaque oreille envoie un influx vers chaque hémi larynx, l’influx a un léger retard par rapport au droit étant donné la différence de longueur des circuits neuroniques.
Ensuite, l’enfant va rencontrer le père qui est le vecteur du langage socialisé.
Pour comprendre et pour intégrer cette langue qui est pour l’enfant sa première langue étrangère, il va lui falloir tendre la bonne oreille. Grâce à elle, la réponse sera immédiate, précise et les mots acquerront toute leur charge sémantique. Mais si les relations entre le père et l’enfant sont défectueuses, ce dernier aura toutes les chances de choisir l’oreille gauche car elle lui permet de mettre l’interlocuteur à distance et de s’en protéger.
Alors la coulée verbale n’est plus très bien contrôlée et la structuration du langage du sujet peut être compromise avec les conséquences néfastes que cela entraîne au niveau de l’apprentissage de l’écriture et de l’intégration de la grammaire.
Ainsi, toute déficience de cet auto contrôle auditif droit entraîne presque obligatoirement des troubles de l’expression orale et écrite et rend l’étude d’une autre langue vivante ou du chant malaisée sinon impossible.
Simultanément, on note une baisse très nette du rendement des facultés de mémorisation, d’attention et de concentration. Il est intéressant de noter que si l’on contraint un gaucher à passer à droite, il refuse généralement les deux côtés et effectue une régression dont la conséquence la plus fréquente est le retour au langage destiné à la mère (avant le « choix ») donc au bégaiement.

L'image du corps
C’est une notion essentielle et généralement assez mal définie.
L’être humain est avant tout un système nerveux recouvert d’une gaine somatique et l’image du corps pour l’homme est l’utilisation de son champ neuronique, utilisation qui varie selon les individus et les facteurs accidentels qui les distinguent les uns des autres, c’est aussi l’image ou le « concept intégré » que chacun se fait de lui-même.
Cette image est le plus souvent très différente de ce que serait une image parfaitement objective et son importance réside dans le fait que notre apparence, notre posture et notre comportement sont sous sa dépendance directe.
En outre, seule son intégration correcte peut apporter l’habileté corporelle dont a besoin l’homme dans les activités les plus diverses, que cela soit la pratique d’un sport, d’un instrument de musique ou même la simple conduite d’une voiture.
Seul le virtuose possède son image corporelle à un point tel qu’il y intègre l’instrument de son activité et l’espace où il se meut.
Comment se forme cette image ?
L’air ne cesse de bouger, d’être animé de divers mouvements de rotation. Chaque être est ainsi plongé dans une structure sonore qui le sculpte, car le son ne s’adresse pas seulement à l’oreille, il affecte le corps tout entier. L’oreille certes est devenue le capteur principal mais il s’agit seulement de la différenciation progressive d’une parcelle de peau qui, à l’origine, ne se distinguait pas du reste de la surface cutanée.
Notre corps est donc pris dans un réseau de pressions et d’impulsions qui l’excitent en tous ses points. Peu à peu, l’addition de ces excitations en compose une image intégrée qui, en quelque sorte, dessine un corps en creux.
Ce jeu de stimulations peur être provoqué de différentes façons mais il existe un moyen privilégié, capital : le langage car le son que nous produisons nous-même imprime lui aussi en permanence une foule de petites touches (des pressions « acoustiques ») sur notre système nerveux périphérique.
En fonction des mots que nous utilisons, nous allons plus ou moins toucher certaines parties de notre corps.
Le langage sensibilise peu à peu les plages " sensorielles détentrices"des zones acoustiques entretenues par la « coulée verbale », les zones les plus favorables à cette information sensible siégeant là où la répartition des fibres nerveuses spécialisées dans la mesure des pressions est la plus dense (visage, face antérieure du thorax, abdomen, paumes des mains, face dorsale de la main droite au niveau de la « tabatière anatomique », intérieur des membres inférieurs, plante des pieds).
Par ailleurs, il est sûr que c’est pour offrit la plus grande surface de ces régions électives que la verticalité devient une obligation lorsque l’on veut maitriser parfaitement la parole.
On peut en déduire un principe essentiel : si l’image du corps est la conséquence du langage, en améliorant la parole, on peut donc remodeler son corps puisqu’en dernier ressort, notre apparence et notre posture sont aussi régies par elle…
Mais il est évident que si nous sommes sculptés par le son que nous émettons, nous le sommes également par les sons d’autrui.
Dans cette perspective, un dialogue est donc une certaine façon qu’ont deux individus de se mettre en vibration l’un l’autre et la qualité de cette communication dépend finalement de la compatibilité de leurs images corporelles, liée elle-même à la cohérence de leurs courbes d’écoute : deux sujets qui présentent des courbes distordues et très dissemblables ont peu de chance de pouvoir s’entendre car, au sens propre des termes, ils ne sont pas sur les mêmes longueur d’ondes, leur interrelation devient difficile, voire pénible. A. TOMATIS vérifia cela avec des moines.
Grace à des filtres, il a imposé à deux sujets des courbes auditives identiques puis il les a lancés dans une discussion très épineuse : ils ne sont pas parvenus à entrer en désaccord. Ensuite il a inversé les courbes et enclenché un dialogue anodin : un quart d’heure après ils se disputaient.
Chaque être humain devrait avoir pour but de faire en sorte que son image corporelle soit homogène avec le tout dont elle fait partie. Qu’il y ait distorsions entre elle et certaines dispositions objectives du corps et du mental, et l’on peut être sûr que le sujet éprouvera des difficultés dans son adaptation au monde, et dans son adaptation à lui-même. C’est-à-dire qu’il se sentira mal à l’aise dans un corps dont il n’aura guère conscience, il ne saura déterminer sa place dans les structures spatio-temporelles et sociales, à la limite la coordination motrice elle-même pourra être déficiente.
De toute évidence, une bonne image du corps réalise l’adhérence absolue du corps réel et du corps imaginé : c’est l’image grâce à laquelle on peut être soi jusqu’au dernier atome et s’engager dans une dynamique comportementale harmonieuse.


Référence bibliographiques
Ouvrages de A.A. TOMATIS
Livres
-
'L’Oreille et le Langage', 1963 : Editions du Seuil, Paris; Collection "Ponts Sciences"
-
"Education et Dyslexie", 1972; Editions ESF, Paris, Collection "Sciences de l’Education"
-
"La Libération d’Oedipe", 1972; Editions ESF, Paris, Collection "Sciences de l’Education"
-
"vers l’Ecoute Humaine", 1974, Tome I et II; Editions ESF, Paris; Collections "Sciences de l’Education"
-
L’Oreille et la Vie", 1978; Editions Robert Laffont, Paris, Collection "Réponses-Santé"
-
"La Nuit Utérine", 1981 ; Editions Stock, Paris
-
"L’oreille et la Voix", 1987; Editions Robert Laffont, Paris; Collection "Réponse"
Brochures
-
Dépistage de l'enfant dyslexique à l'école maternelle 1976 (traduite en anglais)
-
La musique et ses effets neuro psychophysiologiques 1978
-
L’Oreille et l’Enfant : 1979
-
Oreille et difficultés d’apprentissage : 1979
-
Le défi de l'audio-psycho-phonologie : 1980 (traduite en anglais)
-
Le chant et la musique : 1982
-
Les troubles scolaires : 1989
-
Vertiges : 1989
-
Neuf mois au paradis : 1989
-
Nous sommes tous des polyglottes : 1991
-
Pourquoi Mozart ? : 1991


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